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  • Photo du rédacteurThe Writing Lover

"Kill Your Darlings" - Ma première critique

Dernière mise à jour : 15 juin 2018

Détruire l’ancien et construire le nouveau. Briser les codes afin de laisser naître des messages forts. La Beat Génération est en marche.


« Il n’y a pas de véritable création sans imitation. » Ce jeu de règles d’écriture traditionaliste qui vient se frotter aux plumes des écrivains de l’époque, nous plonge dans une ambiance de rébellion de manière vivide. "Kill Your Darlings" est un film de 2013, réalisé par John Krokidas. Basé sur le roman de deux auteurs de la Beat Génération, Kerouac et Burroughs, il se révèle être une histoire dramatique.


C’est avec finesse que le réalisateur de "Kill Your Darlings" a choisi les interprètes principaux du film et on peut dire que le coup est plutôt parfaitement réussi. D’un côté, Daniel Radcliffe, qui parvient à se détacher avec brio de son rôle très connu d’Harry Potter, interprète Allen Ginsberg avec sincérité et délicatesse. Il donne la réplique à Dane DeHaan (Lucien Carr) - que l’on retrouve aussi dans "The Amazing Spider Man" ou encore récemment dans "A cure for Wellness" - et ce dernier se révèle toujours aussi excellent dans des personnages à la personnalité ambiguë, torturée et remplie de folie. Michael C. Hall, acteur que nous avons l’habitude de voir en tant que Dexter Morgan, se met cette fois-ci dans la peau de David Kammerer, personnage pour qui il est aisé de passer d’un profond agacement à de la peine et de la pitié.


Côté histoire, nous sommes plongés dans les années quarante dans le New Jersey, à l’autre bout de l’océan où la Seconde Guerre mondiale a lieu en Europe. Allen Ginsberg vient d’être accepté à l’université de Colombie à New-York où il y fait très vite les rencontres de ses compères Lucien, William et Jack. Avec des soirées où la musique de jazz les entraîne dans de nouvelles idées pour afficher au grand jour leur vision moderne de l'écriture, Allen Ginsberg noue une relation assez compliquée avec Lucien.


Si dans certains films autobiographiques, les non-connaisseurs ont parfois tendance à se perdre, le réalisateur a ici fait en sorte que l’histoire s’enchaîne avec fluidité. Au début, les scènes sont un peu plus longues avec une musique jazzy des 40’s et entraînante en fond, mais plus l’on avance dans le film, plus les passages sont rapides. Les effets de la drogue prise par Ginsberg tirent chaque spectateur vers ces moments de frénésie. L’homosexualité est aussi amenée petit à petit où l’on peut découvrir la complexité des relations de Lucien qui d’un côté reste harcelé par David et confronté à un Allen attiré par lui. Le feeling ainsi que la tension entre Daniel Radcliffe et Dane DeHaan sont ce qui rajoute cette poésie à ce film. Bien que Lucien refuse ce qu'Allen ressent pour lui, le temps semble parfois s’arrêter entre les deux pour au final faire questionner le spectateur sur le fait que pour Lucien, Allen est celui dont il a besoin, mais aussi celui dont il finit par ne plus vouloir.


Pour moi, Kill Your Darlings est à la fois un film où l’amour d’une écriture nouvelle naît, où la complexité des relations amoureuses mène à l’obsession avant de conduire à un acte totalement destructeur. Comme le dit Ginsberg dans le film, certaines choses que vous avez aimées font partie de vous à tout jamais. Si vous essayez de vous en séparer, elles tournoient, et reviennent vers vous. Elles vous aident à vous construire. Ou elles vous détruisent. La manière dont les scènes deviennent de plus en plus sombres, vous tient en haleine jusqu’à la fin et Kill Your Darlings a réussi à mettre en images cette folie de changement de normes, tout au travers d’une histoire d’amour totalement tordue. La musique et l’écriture bouillonnante vous invitent vous aussi à faire de même, car après tout, chacun est libre de mettre ce qu’il désire sur papier et de ne jamais avoir peur de qui vous aimez et qui vous êtes.




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