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  • Photo du rédacteurThe Writing Lover

"The Vanishing of Sidney Hall" - Critique

« Je ne voulais pas être un meurtrier, je ne veux être personne. »


Disparaître pendant des années, changer d’identité et ne plus donner aucun signe de vie. Repartir à zéro, loin de son succès. Mais pourquoi brûle-t-il ses livres aux quatre coins du pays ? « Je le sais. Il les brûle parce qu’il les a écrits. » "The Vanishing of Sidney Hall", réalisé en 2017 par Shawn Christensen à partir d’un script qu’il a co-écrit avec Jason Dolan, se concentre sur la vie d’un jeune écrivain à différents stades de son existence.


Personne complexe, Sidney Hall, apparaît au premier abord comme un lycéen cherchant sa voie. Pas très sociable, le jeune homme est doté d’un don, celui de l’écriture. Il ne tarde pas à savoir ce qu’il veut faire dans la vie : écrire un roman. Cela devient possible et on le retrouve quelques années après, écrivain à succès, mais pas heureux. Obsédé et tourmenté par les démons de son adolescence. Comme si ceux-ci ne suffisaient pas, un s’ajoute à la liste. Un adolescent a commis un suicide suite à son dernier livre. Pas mort à cause de lui, mais mort pour la cause, lui répète-t-on. Cependant, cela ne fait aucune différence pour Sidney, il a tué quelqu’un, encore une fois. Jeune, ambitieux et amoureux, mais pourtant déjà coupable. Célèbre, divorcé et dépressif. Seul, loin de tous et vagabond. Trois différents Sidney qui pourtant ne cessent de se rejoindre. L’histoire se forme peu à peu. Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi ? Les réponses finissent toujours par jaillir dans un moment de sa vie. L’être humain ne cesse d’évoluer, Sidney aussi. Une bonne histoire n’est jamais tracée d’avance, elle peut toujours dévier.


Pour ce film, Shawn Christensen a choisi la personne idéale pour incarner un personnage aussi complexe, tourmenté et déchiré que Sidney Hall. Le jeune acteur Logan Lerman (Sidney Hall) , seulement âgé de vingt-six ans est pourtant déjà connu pour de nombreux films tels que "Fury" où il partage l’affiche avec Brad Pitt et "The Perks of Being a Wallflower" dans lequel il incarne une personne avec un lourd passé aux côtés d’Emma Watson. Il réussit à se détacher de l’adolescent aux pouvoirs magiques de "Percy Jackson" en se mettant dans la peau de personnages plus torturés par la vie. C’est avec brio qu’il a réussi le défi en apprivoisant, non pas une, mais trois personnalités de Sidney Hall en un seul film. Pendant tout le long, Lorgan Lerman n’échoue pas à rendre la progression de la descente aux enfers de son personnage réaliste et bouleversante. De l’autre côté Kyle Chandler (Le chercheur) offre au film un autre aspect : celui de l’enquête et du mystère. Film d’obsession, ou plutôt d’obsessions, son personnage apporte ce petit grain de sel dont nous avons besoin : des réponses. Entre le fantôme de son adolescence, celui de sa vie d’adulte, ajouté à son divorce, Kyle Chandler retrace toute la vie du jeune écrivain pour arriver à comprendre pourquoi il a disparu de la civilisation ou encore pour quelle raison il passe dans le plus de librairie possible afin de réduire en cendres les écrits dont il est à l’origine. Il se glisse dans la peau d’un véritable détective, prêt à tout pour le retrouver. L’élément de lumière, d’espoir et à la fois de désespoir se trouve entre les mains d’Elle Fanning avec la jolie Melody. Grand amour de Sidney, leur petit jeu de flirt si enfantin reste dans les esprits. Même après des années de mariage, Sidney voudra s’y raccrocher dans le désir de la récupérer. Elle Fanning engendre fraîcheur de jeunesse par sa malice et sa personnalité étrange, mais unique. Des Melody, il n’y en a pas cinquante, mais belle et bien une pour Sidney.


Trois histoires de prime abord différentes, mais qui finissent toujours pas se rejoindre et en expliquer une autre. Point fort qui peut parfois déstabiliser, mais compréhensible. Cet élément est essentiel pour comprendre la finalité du parcours de Sidney Hall. Les scènes se croisent même à la perfection et certaines révélations ne se font pas attendre. Si une bonne nouvelle tombe dans la jeunesse de Sidney, le spectateur découvre en une seule phrase la seconde d’après où cet engagement a fini par mener. Pourtant, le vrai mystère est gardé jusqu’à la fin. Ce film s’avère être digne d’un puzzle géant où chacun dépose une pièce au sol afin de le construire petit à petit avant de rajouter la dernière, celle du milieu, le cœur sans lequel on ne peut pas tout enfin saisir.


Alors "The Vanishing of Sidney Hall" nous apprend que l’on ne peut pas se retenir d’écrire dans la seule crainte de provoquer d’horribles situations, car ce n’est pas à cause de l’auteur, mais plus certainement pour une cause en laquelle la victime croit. Les mots sont interprétés d’une manière différente pour chaque être humain et personne ne peut prévoir ce que quelqu’un va commettre. Il nous montre aussi la solitude que peuvent éprouver les gens à succès et que dans beaucoup de cas, il n’est même plus un réconfort, mais quelque chose que l’on désire fuir. Donc, oui, Sidney Hall ne voulait pas être un meurtrier, il ne voulait tout simplement être personne. Ses fantômes du passé ne s’enterrent pas, mais deviennent une part de lui, une obsession qu’il cherche à fuir. Disparaître est-il la solution ?




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